Après le contrat [Libre/Ouvert]
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Après le contrat [Libre/Ouvert] Mar 11 Déc 2018 - 15:58
“ Après le contrat. ”
Sous les lueurs des bougies et du feu de cheminée, j'observais la foule autour de moi, hurlant de joie de vivre. Je venais d'arriver et d'accomplir un gros contrat. En effet, plus tôt dans la soirée j'ai assassiné un homme sous la demande d'un sois disant noble ce qui m'a valu la prime de cinquante deniers. Cinquante deniers pour un couteau lancé proprement dans une rue, de l'argent si facile à gagner. Voulant faire profiter les autres afin de célébrer ce grand soir, j'offris la tournée générale.
—Tavernier, j'offre quatre boissons à chaque personne présente ici! Oui messieurs, dames, vous avez le droit de boire quatre verres c'est moi qui paye pour vos gosiers!
J'observais alors la foule hurler et le tavernier préparer ses bocks, les remplir de bières, voir la mousse dégouliner et tombe sur le comptoir. Ces brutes se ruaient sur leur boisson qu'ils ne peuvent pas se payer. Ce sentiment de supériorité, il n'y a rien de tel pour que je me sente vivante. Je sentais alors une main sur le bas de mon dos descendre sur mes fesses et je me retournai alors vers cette personne et je vis un homme, plutôt grand et bien bâti. Je lui retirai sa main et lui dis:
—Mon bonhomme, c'est cinq sous pour toucher, fais voir la monnaie si tu veux tes verres.
Certains hommes n'ont vraiment pas froid dans le dos à venir toucher une inconnue, qui plus est armée, peut-être que si j'avais du sang sur mes lames ils me respecteraient un peu plus. J'y penserai la prochaine fois, à faire un assassinat plus en contact.
clever love.
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Re: Après le contrat [Libre/Ouvert] Mar 11 Déc 2018 - 19:32
Zut, zut, et zut. Je détestais ça, mais on ne m’avait pas laissé le temps de protester. On m’avait donné rendez-vous dans une fichue taverne. Bien entendu, les gens qui fréquentaient ce genre de lieux étaient en général de gaies personnes, toujours prêtes à faire la fête et à partager un instant de discussion. Mais c’était là aussi que l’excès d’alcool amenait aux bagarres. Et si je ne condamnais pas ceux qui abusaient de la boisson, je fuyais la violence comme... je n’ai même pas d’exemple de ce qui est pire que la brutalité ! Ah, j’espérais que le renseignement qu’on me devait est de qualité. Bon ! Un peu de calme, ce n’était pas à mon habitude de m’inquiéter, mais tout de même. !
Allez, au fond, c’est deux scénarios possibles... « Soit je récupère l’information et je me sauve, soit je consomme un petit peu et je discute après avoir obtenu mon renseignement, puis je m’en vais. Dans tous les cas, je n’allais pas y traîner. De toute façon, Kentrô est une ville paisible, non ?
— Tu dis, l’ami ? »
Un vieil homme souriant m’adressait la parole. Je compris assez vite que j’avais pensé à haute voix. « Non, non, pardon ! Je parlais pour moi.
— Ah. Tu ne m’as pas l’air de savoir bien où tu vas, ça fait trois fois que tu repasses dans cette rue. Tu cherches à semer quelqu’un ou quoi ?
— Non, non ! En fait, euh...
— Tu t’es fait un pote, l’ancêtre ? »
Cet irrévérencieux surnom m’embêtait surtout pour celui qui en était appelé. Je vis dans les secondes qui suivirent de jeunes adultes qui embrassaient chaleureusement celui qui m’avait interpellé. Cela déclencha chez moi un sourire irrépressible. Je m’inquiétais pour rien. Kentrô était une ville calme, après tout. L’homme, occupé à discuter avec les nouveaux arrivants, m’avait sorti de ma torpeur, et je traversai à nouveau la ville sans reprendre mes divagations d’inquiétude, afin d’arriver à la taverne au plus vite.
Je préférai donc, en guise de substitut à la crainte, la fascination pour la capitale de l’Empire. Cette ville, que j’avais vue mille fois, semblait en perpétuel mouvement. Les rues s’ornaient en permanence de végétation, et c’était un constat loin d’être fantaisiste lorsque l’on parlait d’« une cité aux douze visages ». À l’opposé de La Forge, ville mécanique au possible, où résonnait un vacarme incessant (et les images de l’attentat d’il y a 13 ans...), il émanait de Kentrô un murmure agréable, une constante agitation où des voix se mêlaient, des éclats de rire aux pleurs, mais sans bruit dissonant. J’étais définitivement amoureux des gens, quelle que soit leur race. Je doute que les Nains les plus chauvins préfèrent au tintement du marteau de l’artisan une voix humaine, aussi douce soit-elle. Après une heure de marche joyeuse et subjuguée (et peu rapide), j’arrivai à la taverne où j’avais rendez-vous. À priori, l’informateur était déjà à l’intérieur, et avait annoncé sa présence au patron.
Bon, il fallait se lancer. Je franchis la piteuse entrée, d’ailleurs pas vraiment conçue pour les Centaures ! Souvent considéré comme petit et maigrichon par mes semblables, j’avais raclé les bords de la porte en entrant. Bien que je n’aie pas abîmé cette dernière, mon arrivée avait été bruyante, même pour une taverne. « Alors le cheval, ça passe pas ? me lança un homme qui avait déjà dépassé ce qu’il pouvait supporter d’alcool, comme ses camarades d’ailleurs.
— Viens-y, t’es le bienvenu !
— Seulement s’il paye des bières, j’dirais plutôt.
— Et moi, je crois que je n’ai pas envie de voir un Centaure ici. »
La dernière remarque me glaça le sang. Elle venait du fond de la salle, d’une voix qui semblait suffisamment sobre. Après quelques excuses bafouillées, je m’approchai du patron sans risquer le moindre regard dans la direction de la menace. Le propriétaire m’indiqua mon informateur... qui se situait inopportunément dans les mêmes parages que l’auteur de la provocation qui m’avait accueillie. M’asseyant face à celui qui m’avait sollicité, je souris de manière crispée. La situation était certes tendue, mais celui qui devait me renseigner était sans doute la personne la plus éloignée de l’archétype de l’espion : c’était un grand bonhomme, habillé d’un vêtement de laine rouge, souriant et extraverti. « Ravi de vous rencontrer ! On m’a beaucoup parlé de vous, votre quête pour la paix tout ça ! Alors, ça avance, grand filou ?
— Le grand filou va nous donner sa bourse, ou sa vie, et puis le camarade avec. »
L’agresseur qui m’avait souhaité une glaciale bienvenue était désormais tout à fait visible, tandis que lui et son complice nous menaçaient avec des couteaux. La transaction fut vite faite, mon « camarade » de table comme moi ne sachant pas le moins du monde nous défendre : nous vidâmes nos poches jusqu’à ce que les voleurs en aient assez. Cette extorsion se faisait à la vue de tous, sans réaction apparente de la salle, ni du patron.
Reprenant mon calme, satisfait d’être venu avec une petite bourse « de sécurité », précisément au cas où j’en viendrais à me faire agresser, je restais positif en remarquant que les détrousseurs ne s’étaient pas attaqués à ma panoplie. Retournant à une autre table, plus loin de nous, les voleurs commandèrent effrontément deux consommations en nous les dédiant. Je ne me sentais même pas humilié, trop content d’avoir sauvé ma vie. C’était sans doute ce qu’on appelait « l’âge de raison ». Et puis, mon informateur ne semblait pas non plus vouloir de revanche, bien qu’il soit autrement plus paniqué que moi. « Je vous jure que c’est un coin calme cette taverne ! Il ne m’y est... était jamais rien arrivé. J’ai peur désormais. Sauvons-nous.
— Eh, doucement l’ami. Raconte-moi ici, dis-je en lui tenant le poignet pour qu’il se rasseye. »
Et l’homme, reprenant peu à peu confiance, ses coups d’œil à travers le bâtiment lui confirmant que les assaillants s’étaient définitivement détournés de nous, me déballa ce qu’il entreprenait. En réalité, il était membre d’Atheika et venait essayer de me convaincre du danger que représentait la religion, quelle qu’elle soit. L’écoutant un peu, j’avais en fait déjà décidé que je n’aiderais pas ce faux pacifiste dans son combat... par contre, il me serait utile pour infiltrer Atheika à Kentrô. Dans l’avenir, j’allais faire l’exact inverse de ce qu’il me demandait : plutôt que de renforcer Atheika dans son combat contre la religion, j’allais essayer de tempérer ses responsables, et de défendre la cohabitation en laquelle je croyais. Vaste entreprise...
Le flot de paroles que j’écoutais distraitement fut interrompu par l’annonce d’une jeune fille qui offrait une tournée générale. Je choisis un alcool très faible, ce qui me valut une moquerie de mon interlocuteur, qui arguait que le spiritueux savait avoir raison du spirituel, même ceux qui défendaient le contrôle du corps et de l’esprit. Cet homme avait la haine, derrière son sourire. Quelle tristesse. Une atmosphère désagréable s’emparait de la taverne. La boisson avait fait son œuvre : d’une gentille effervescence à mon entrée, on était passé à une beuverie générale, avec un certain nombre de corps dépossédés de leur maîtrise. Mon regard s’orientait sur celle qui avait payé à tous une consommation. Pourquoi, et qui était-elle ? Un homme peu sympathique s’était approché d’elle. Je pris, en prévention, une gomme de force. Je ne pouvais pas laisser un viol se déroulait devant mes yeux, malgré tout. Je n’avais que très rarement joué les héros par la force, peut-être une ou deux fois, et toujours sans punir le coupable, mais si cela se produisait maintenant, je devrais au moins permettre la fuite de la victime (et éventuellement la mienne !).
Allez, au fond, c’est deux scénarios possibles... « Soit je récupère l’information et je me sauve, soit je consomme un petit peu et je discute après avoir obtenu mon renseignement, puis je m’en vais. Dans tous les cas, je n’allais pas y traîner. De toute façon, Kentrô est une ville paisible, non ?
— Tu dis, l’ami ? »
Un vieil homme souriant m’adressait la parole. Je compris assez vite que j’avais pensé à haute voix. « Non, non, pardon ! Je parlais pour moi.
— Ah. Tu ne m’as pas l’air de savoir bien où tu vas, ça fait trois fois que tu repasses dans cette rue. Tu cherches à semer quelqu’un ou quoi ?
— Non, non ! En fait, euh...
— Tu t’es fait un pote, l’ancêtre ? »
Cet irrévérencieux surnom m’embêtait surtout pour celui qui en était appelé. Je vis dans les secondes qui suivirent de jeunes adultes qui embrassaient chaleureusement celui qui m’avait interpellé. Cela déclencha chez moi un sourire irrépressible. Je m’inquiétais pour rien. Kentrô était une ville calme, après tout. L’homme, occupé à discuter avec les nouveaux arrivants, m’avait sorti de ma torpeur, et je traversai à nouveau la ville sans reprendre mes divagations d’inquiétude, afin d’arriver à la taverne au plus vite.
Je préférai donc, en guise de substitut à la crainte, la fascination pour la capitale de l’Empire. Cette ville, que j’avais vue mille fois, semblait en perpétuel mouvement. Les rues s’ornaient en permanence de végétation, et c’était un constat loin d’être fantaisiste lorsque l’on parlait d’« une cité aux douze visages ». À l’opposé de La Forge, ville mécanique au possible, où résonnait un vacarme incessant (et les images de l’attentat d’il y a 13 ans...), il émanait de Kentrô un murmure agréable, une constante agitation où des voix se mêlaient, des éclats de rire aux pleurs, mais sans bruit dissonant. J’étais définitivement amoureux des gens, quelle que soit leur race. Je doute que les Nains les plus chauvins préfèrent au tintement du marteau de l’artisan une voix humaine, aussi douce soit-elle. Après une heure de marche joyeuse et subjuguée (et peu rapide), j’arrivai à la taverne où j’avais rendez-vous. À priori, l’informateur était déjà à l’intérieur, et avait annoncé sa présence au patron.
Bon, il fallait se lancer. Je franchis la piteuse entrée, d’ailleurs pas vraiment conçue pour les Centaures ! Souvent considéré comme petit et maigrichon par mes semblables, j’avais raclé les bords de la porte en entrant. Bien que je n’aie pas abîmé cette dernière, mon arrivée avait été bruyante, même pour une taverne. « Alors le cheval, ça passe pas ? me lança un homme qui avait déjà dépassé ce qu’il pouvait supporter d’alcool, comme ses camarades d’ailleurs.
— Viens-y, t’es le bienvenu !
— Seulement s’il paye des bières, j’dirais plutôt.
— Et moi, je crois que je n’ai pas envie de voir un Centaure ici. »
La dernière remarque me glaça le sang. Elle venait du fond de la salle, d’une voix qui semblait suffisamment sobre. Après quelques excuses bafouillées, je m’approchai du patron sans risquer le moindre regard dans la direction de la menace. Le propriétaire m’indiqua mon informateur... qui se situait inopportunément dans les mêmes parages que l’auteur de la provocation qui m’avait accueillie. M’asseyant face à celui qui m’avait sollicité, je souris de manière crispée. La situation était certes tendue, mais celui qui devait me renseigner était sans doute la personne la plus éloignée de l’archétype de l’espion : c’était un grand bonhomme, habillé d’un vêtement de laine rouge, souriant et extraverti. « Ravi de vous rencontrer ! On m’a beaucoup parlé de vous, votre quête pour la paix tout ça ! Alors, ça avance, grand filou ?
— Le grand filou va nous donner sa bourse, ou sa vie, et puis le camarade avec. »
L’agresseur qui m’avait souhaité une glaciale bienvenue était désormais tout à fait visible, tandis que lui et son complice nous menaçaient avec des couteaux. La transaction fut vite faite, mon « camarade » de table comme moi ne sachant pas le moins du monde nous défendre : nous vidâmes nos poches jusqu’à ce que les voleurs en aient assez. Cette extorsion se faisait à la vue de tous, sans réaction apparente de la salle, ni du patron.
Reprenant mon calme, satisfait d’être venu avec une petite bourse « de sécurité », précisément au cas où j’en viendrais à me faire agresser, je restais positif en remarquant que les détrousseurs ne s’étaient pas attaqués à ma panoplie. Retournant à une autre table, plus loin de nous, les voleurs commandèrent effrontément deux consommations en nous les dédiant. Je ne me sentais même pas humilié, trop content d’avoir sauvé ma vie. C’était sans doute ce qu’on appelait « l’âge de raison ». Et puis, mon informateur ne semblait pas non plus vouloir de revanche, bien qu’il soit autrement plus paniqué que moi. « Je vous jure que c’est un coin calme cette taverne ! Il ne m’y est... était jamais rien arrivé. J’ai peur désormais. Sauvons-nous.
— Eh, doucement l’ami. Raconte-moi ici, dis-je en lui tenant le poignet pour qu’il se rasseye. »
Et l’homme, reprenant peu à peu confiance, ses coups d’œil à travers le bâtiment lui confirmant que les assaillants s’étaient définitivement détournés de nous, me déballa ce qu’il entreprenait. En réalité, il était membre d’Atheika et venait essayer de me convaincre du danger que représentait la religion, quelle qu’elle soit. L’écoutant un peu, j’avais en fait déjà décidé que je n’aiderais pas ce faux pacifiste dans son combat... par contre, il me serait utile pour infiltrer Atheika à Kentrô. Dans l’avenir, j’allais faire l’exact inverse de ce qu’il me demandait : plutôt que de renforcer Atheika dans son combat contre la religion, j’allais essayer de tempérer ses responsables, et de défendre la cohabitation en laquelle je croyais. Vaste entreprise...
Le flot de paroles que j’écoutais distraitement fut interrompu par l’annonce d’une jeune fille qui offrait une tournée générale. Je choisis un alcool très faible, ce qui me valut une moquerie de mon interlocuteur, qui arguait que le spiritueux savait avoir raison du spirituel, même ceux qui défendaient le contrôle du corps et de l’esprit. Cet homme avait la haine, derrière son sourire. Quelle tristesse. Une atmosphère désagréable s’emparait de la taverne. La boisson avait fait son œuvre : d’une gentille effervescence à mon entrée, on était passé à une beuverie générale, avec un certain nombre de corps dépossédés de leur maîtrise. Mon regard s’orientait sur celle qui avait payé à tous une consommation. Pourquoi, et qui était-elle ? Un homme peu sympathique s’était approché d’elle. Je pris, en prévention, une gomme de force. Je ne pouvais pas laisser un viol se déroulait devant mes yeux, malgré tout. Je n’avais que très rarement joué les héros par la force, peut-être une ou deux fois, et toujours sans punir le coupable, mais si cela se produisait maintenant, je devrais au moins permettre la fuite de la victime (et éventuellement la mienne !).
Dernière édition par Mishva des Lances-de-Sang le Jeu 13 Déc 2018 - 21:24, édité 1 fois
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Re: Après le contrat [Libre/Ouvert] Mar 11 Déc 2018 - 21:18
“ Après le contrat. ”
Je repoussais alors cet homme en tapotant du doigt ma dague afin de lui faire comprendre que certes, j'étais une belle femme, mais que j'étais aussi du genre à ne pas me laisser faire. Il me donna alors ses cinq sous et arracha une bière au tavernier avant de repartir faire la fête avec quelques personnes autour d'une table. J'avais un peu de peine pour lui, ce grand garçon qui voulait impressionner ses amis, mais je n'avais pas que ça à faire. Je regardais autour de moi et je reconnaissais certains visages tandis que d'autres m'étaient inconnus. Dans mon métier, c'était important de remarquer les choses suspectes, des nouveaux arrivants qui sont armés ou même désarmés, après tout les poisons existent. Il y avait quelques femmes peu vêtues qui accostaient les hommes, souvent elles se faisaient repousser. Ces messieurs aiment les défis, coucher avec une prostituée n'en n'était pas un si ce n'est le défi d'avoir les moyens de payer les services d'une belle femme. Tout le monde pouvait se payer les services d'une femme hideuse, mais une vraie demoiselle, ça non. Il y avait donc aussi des femmes, non pas de joie, mais de véritables fêtardes venues chercher un homme pour leur tenir chaud le temps d'une nuit. Ce sont elles qui attiraient les hommes et je sais que j'ai tendance à être confondu avec ces dames, car j'en ai fait parti et j'en fait toujours un peu parti, mais d'un coté, j'étais dans les deux catégories.
Mon regard se posa alors sur un centaure, ces êtres intelligents et de ce que j'en savais, sage. Il m'observait depuis quelques minutes et était positionné en face d'un homme qui avait l'air riche. Ils semblaient tous les deux inquiets et je me demandais alors s'il n'y avait pas moyen pour moi de faire fructifier mes talents. Je pris alors mon bock que j'aie bu d'une gorgée avant de me saisir d'une nouvelle pinte de bière et de rejoindre ces deux personnages.
—Bonsoir messieurs, on profite de la tournée général! Je vois que vous aimez les alcools raffinés. J'aime bien les gens comme vous et quand je dis gens, je ne parle pas de centaure, mais bien de personne qui aime l'alcool raffiné. Après tout quelle différence entre un centaure, un nain ou un humain? Si ce n'est qu'un peu de particularité physique, en soit notre esprit est proche! Enfin bref, je constate que vous m'avez à l’œil. Désolé pour vous, je ne suis pas intéressée par les centaures. N'y voyez pas de mal mon cher ami, je pense que vous auriez du mal à voir votre ami en face passer la nuit avec une centaure.
Je me rendais compte que j'avais déjà fini mon deuxième verre et que j'étais à jeun. L'alcool me montait donc vite à la tête et je me tournais alors vers le tavernier.
—Tavernier, de la saucissaille, il fait faim ici! Vous devez avoir faim aussi non? Deux sauciflards qu'on fasse péter nos bides!
—Deux saucissons pour la dame et ses amis!
—Ouais j'ai besoin de manger, je sens que l'alcool monte en moi. Je vous en ai pris un aussi, la politesse veut qu'on ne mange pas devant des gens qui eux même ne mangent pas. Du coup, j'avais l'impression que vous étiez un peu embarrassé, vous avez un problème? Peut-être avec deux hommes. Deux hommes qui portent des couteaux sous leur table?
Je sentais les hommes s'énerver et c'est alors que je tirais ma cape et laisser entrevoir quelques éclats brillants signifiants à ces deux hommes que j'étais bien plus armée qu'eux. Ils virent alors ma dague et mon épée et se ravisèrent.
—Vous pourriez rendre l'argent de mes amis s'il vous plaît? Après tout, je vous offre à chacun quatre boissons, c'est plus que suffisant pour récupérer la bourse de ces deux messieurs?
Satisfaite, je leur faisais un grand sourire.
clever love.
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Re: Après le contrat [Libre/Ouvert] Ven 14 Déc 2018 - 15:39
La jeune adulte qui dilapidait son argent avait écarté l’inconvenant lourdaud qui en voulait à son corps : point positif. Point négatif : elle avait dirigé son attention sur moi et mon prosélyte acolyte. Je pensais en avoir assez vu dans cette taverne. Racketté, poussé à la violence contre la religion, qu’allait-il m’arriver maintenant ? « Tavernier, de la saucissaille, il fait faim ici ! »
Bon, malgré ses manières de rustre, elle ne semblait pas vouloir nous causer d’ennuis supplémentaires. Elle attirait pourtant la curiosité de ceux qui n’avaient pas encore roulé sous la table. « Merci, mademoiselle, mais pourrions-nous rester loin du centre de l’attention ? dis-je avec un grand sourire. » L’informateur, à nouveau mis en alerte par cette approche peu subtile, guetta la table des agresseurs avec une appréhension palpable, transpirante même. Il me sembla qu’il trembla encore lorsque notre amphitryon de vingt ans s’adressa aux deux brigands. Elle voulait récupérer nos bourses. C’en était trop, j’intervins. « Non ! Nous avons donné nos bourses de plein gré, sans chercher même à riposter.
— Mais, qu’est-ce que ? s’étouffa l’athéike détroussé également.
— Je refuse que l’on me défende. Écoutez-moi bien, tous. J’ai 62 ans. C’est un âge auquel je pourrais déjà être mort. J’ai voué ma vie à la paix. Je me suis fait prendre une bourse, certes, mais j’ai préservé mon intégrité physique. Alors on ne va pas ajouter de la violence à la violence, nous en avons tous déjà trop vu ! Petite, je t’interdis de leur reprendre notre argent. »
Aux yeux de tous, je m’approchai des détrousseurs. Je saisis ma bourse volée, et la posai sur la table, face à lui. « Il y a 15 deniers dans cette bourse. C’est relativement conséquent, n’est-ce pas ? Eh bien ! Je t’achète un renseignement. J’en propose... quinze deniers. Qui es-tu, d’où viens-tu ? Est-ce par cupidité ou par difficulté que tu en es réduit à voler ?
— Je ne parle pas aux chevaux. Abruti.
— Bon, j’achète ma vie alors. Voilà dix deniers. C’est dommage que nous n’ayons pas pu faire meilleure affaire. »
Pour sûr, la virilité du malfrat était sauve. Peu importait mon honneur, j’espérais tout de même que l’homme se montrerait plus souple que cela. J’avais récupéré une partie de ma bourse, mais surtout évité toute violence supplémentaire. C’était comme si un froid avait été jeté dans la taverne. J’enjoins tranquillement mon informateur à sortir, et lui tendis mes cinq deniers. Puis je quittai à mon tour les lieux, frottant à nouveau entre l’encadrement de la porte. À tout casser, cinq personnes sobres nous virent sortir et avaient compris ce qui s’était passé.
« Vieux fou, et mon argent ? Je détenais une bourse conséquente, moi ! Soixante deniers gaspillés ! Pourquoi n’avez vous pas voulu récupérer mes sous, c’était possible !
— Mrrbl la vie, marmonnai-je, légèrement agacé.
— Comment ?
— Tu as acheté ta vie. Pouvais-tu seulement te défendre ? Si tu veux, tu peux aller risquer ta vie pour soixante deniers. Si tu te balades avec tant d’argent pour aller dans une taverne rencontrer un inconnu, la somme perdue ne doit pas représenter tant pour toi. »
Fâché, l’homme partit à travers les rues de Kentrô en me maudissant. J’avais raté une affaire ! Certes, je m’étais débarrassé d’un athée pour le moins vindicatif, mais je ne pourrais pas rencontrer les membres éminents d’Atheika à Kentrô de si tôt. Zut.
Avant de m’éloigner trop de la taverne, j’avais quelque chose à faire. Me plaçant simplement à l’entrée, claquant des sabots, j’envoyais un remerciement à la fille qui avait voulu nous aider, accompagné d’un grand sourire. N’attendant pas de savoir si elle sortirait ou non du bâtiment, je lançai tout de même un petit rouleau de papier avec mon nom et ma qualité. Elle était un peu jeune et immature, certes, sans compter qu’elle n’avait pas l’air bercée de douceur et de tendresse, mais chaque contact pouvait s’avérer important dans ce qui était ma dernière quête : la paix des peuples.
Bon, malgré ses manières de rustre, elle ne semblait pas vouloir nous causer d’ennuis supplémentaires. Elle attirait pourtant la curiosité de ceux qui n’avaient pas encore roulé sous la table. « Merci, mademoiselle, mais pourrions-nous rester loin du centre de l’attention ? dis-je avec un grand sourire. » L’informateur, à nouveau mis en alerte par cette approche peu subtile, guetta la table des agresseurs avec une appréhension palpable, transpirante même. Il me sembla qu’il trembla encore lorsque notre amphitryon de vingt ans s’adressa aux deux brigands. Elle voulait récupérer nos bourses. C’en était trop, j’intervins. « Non ! Nous avons donné nos bourses de plein gré, sans chercher même à riposter.
— Mais, qu’est-ce que ? s’étouffa l’athéike détroussé également.
— Je refuse que l’on me défende. Écoutez-moi bien, tous. J’ai 62 ans. C’est un âge auquel je pourrais déjà être mort. J’ai voué ma vie à la paix. Je me suis fait prendre une bourse, certes, mais j’ai préservé mon intégrité physique. Alors on ne va pas ajouter de la violence à la violence, nous en avons tous déjà trop vu ! Petite, je t’interdis de leur reprendre notre argent. »
Aux yeux de tous, je m’approchai des détrousseurs. Je saisis ma bourse volée, et la posai sur la table, face à lui. « Il y a 15 deniers dans cette bourse. C’est relativement conséquent, n’est-ce pas ? Eh bien ! Je t’achète un renseignement. J’en propose... quinze deniers. Qui es-tu, d’où viens-tu ? Est-ce par cupidité ou par difficulté que tu en es réduit à voler ?
— Je ne parle pas aux chevaux. Abruti.
— Bon, j’achète ma vie alors. Voilà dix deniers. C’est dommage que nous n’ayons pas pu faire meilleure affaire. »
Pour sûr, la virilité du malfrat était sauve. Peu importait mon honneur, j’espérais tout de même que l’homme se montrerait plus souple que cela. J’avais récupéré une partie de ma bourse, mais surtout évité toute violence supplémentaire. C’était comme si un froid avait été jeté dans la taverne. J’enjoins tranquillement mon informateur à sortir, et lui tendis mes cinq deniers. Puis je quittai à mon tour les lieux, frottant à nouveau entre l’encadrement de la porte. À tout casser, cinq personnes sobres nous virent sortir et avaient compris ce qui s’était passé.
« Vieux fou, et mon argent ? Je détenais une bourse conséquente, moi ! Soixante deniers gaspillés ! Pourquoi n’avez vous pas voulu récupérer mes sous, c’était possible !
— Mrrbl la vie, marmonnai-je, légèrement agacé.
— Comment ?
— Tu as acheté ta vie. Pouvais-tu seulement te défendre ? Si tu veux, tu peux aller risquer ta vie pour soixante deniers. Si tu te balades avec tant d’argent pour aller dans une taverne rencontrer un inconnu, la somme perdue ne doit pas représenter tant pour toi. »
Fâché, l’homme partit à travers les rues de Kentrô en me maudissant. J’avais raté une affaire ! Certes, je m’étais débarrassé d’un athée pour le moins vindicatif, mais je ne pourrais pas rencontrer les membres éminents d’Atheika à Kentrô de si tôt. Zut.
Avant de m’éloigner trop de la taverne, j’avais quelque chose à faire. Me plaçant simplement à l’entrée, claquant des sabots, j’envoyais un remerciement à la fille qui avait voulu nous aider, accompagné d’un grand sourire. N’attendant pas de savoir si elle sortirait ou non du bâtiment, je lançai tout de même un petit rouleau de papier avec mon nom et ma qualité. Elle était un peu jeune et immature, certes, sans compter qu’elle n’avait pas l’air bercée de douceur et de tendresse, mais chaque contact pouvait s’avérer important dans ce qui était ma dernière quête : la paix des peuples.
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Re: Après le contrat [Libre/Ouvert] Ven 14 Déc 2018 - 16:07
“ Après le contrat. ”
Surprise de la réaction du centaure, je fis un pas en arrière et j'assistais à la scène dans un calme plat afin de ne rien laisser paraître de ma peur. Bien qu'armée, un centaure et trois hommes n'étaient pas un combat à ma hauteur. Il me fallait donc jouer sur le bluff. Je le regardais crier sur les deux voleurs et reprendre une partie de sa monnaie avant de filer avec son compagnon. Le tavernier me regardait étrangement ne sachant pas s'il lui fallait m'apporter mes saucissons ou pas.
Une fois le centaure et l'autre homme dehors, je m'approchais des deux voleurs et sortie ma dague discrètement que je pointais vers l'entre-jambe du plus proche. Il sentit alors la pointe contre son trésor et je le regardais alors dans les yeux.
—Toi, t'as gâché ma soirée avec ton ami. Tu connais peut-être le nom d'Adélaïde Wyndon Brie. Si c'est le cas, tu sais que toi et ton confrère feriez mieux de me donner ce qu'il vous reste de votre vol. Je n'aime pas les hommes couards et encore moins ceux qui font des distinctions dans les races intelligentes, surtout envers les centaures qui ont bien à vous apprendre si vous voulez mon avis. Alors les bourses sur la table et tes "bourses" resteront là où elles sont.
Je le voyais hésiter à prendre son couteau, mais la pression de ma lame perça son pantalon ce qui l'arrêta aussi tôt. Il souffla alors à ton partenaire :
—Vas y file lui!
Son partenaire posa la bourse sur la table tandis que je me levais. La main droite toujours armée et la gauche rangeait l'argent à ma ceinture. Lorsque je m'étais assez éloignée d'eux, je rengaina ma dague et je m'approchais alors du comptoir où je vis le tavernier me souriant de façon un peu gênante.
—Désolée du grabuge, enfin tu me connais... Du coup je prends les saucissons et je laisse quatre deniers ici pour payer les boissons ça ira?
—C'est plus que suffisant Johanna, reviens nous voir quand tu veux.
—C'est dans mes plans.
Je vis alors le rouleau de papier et me dirigeais vers la sortie. Je vis alors ce grand centaure, bien plus impressionnant à l'extérieur que dans la taverne. Je l'observais d'égal à égal sans baisser les yeux la main sur la ceinture à chercher quelques pièces.
—Bonsoir centaure, je m'appelle Alyssa et voici vos deniers dérobés. Je suis grandement désolée de l'attitude des hommes dans cet établissement. Ce n'est pas toujours facile de s'y intégrer, surtout pour un centaure. Il y aura toujours quelques horribles malandrins pour vous rappeler que vous n'êtes pas né ici. Sachez que votre lieu de naissance m'importe peu nous sommes nés sur le même monde et de ce fait nous sommes amis. Veuillez accepter ce saucisson, il n'est pas coutume de dîner devant une personne qui n'a rien à avaler.
Je lui tendais alors un de mes saucissons et ses pièces que j'avais récupéré.
—Puis-je vous demander votre nom et pourquoi vous êtes vous arrêté dans une taverne si sombre en cette soirée?
Je commençais alors à couper mon saucisson avec un de mes couteaux avant d'en avaler une tranche.
clever love.