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    Après le contrat [Libre/Ouvert]

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    Abigaëlle Lewis Desbris
    Abigaëlle Lewis Desbris
    Messages : 9
    Date d'inscription : 10/12/2018
    Après le contrat [Libre/Ouvert] Mar 11 Déc 2018 - 15:58


    “ Après le contrat. ”


    Sous les lueurs des bougies et du feu de cheminée, j'observais la foule autour de moi, hurlant de joie de vivre. Je venais d'arriver et d'accomplir un gros contrat. En effet, plus tôt dans la soirée j'ai assassiné un homme sous la demande d'un sois disant noble ce qui m'a valu la prime de cinquante deniers. Cinquante deniers pour un couteau lancé proprement dans une rue, de l'argent si facile à gagner. Voulant faire profiter les autres afin de célébrer ce grand soir, j'offris la tournée générale.

    —Tavernier, j'offre quatre boissons à chaque personne présente ici! Oui messieurs, dames, vous avez le droit de boire quatre verres c'est moi qui paye pour vos gosiers!

    J'observais alors la foule hurler et le tavernier préparer ses bocks, les remplir de bières, voir la mousse dégouliner et tombe sur le comptoir. Ces brutes se ruaient sur leur boisson qu'ils ne peuvent pas se payer. Ce sentiment de supériorité, il n'y a rien de tel pour que je me sente vivante. Je sentais alors une main sur le bas de mon dos descendre sur mes fesses et je me retournai alors vers cette personne et je vis un homme, plutôt grand et bien bâti. Je lui retirai sa main et lui dis:

    —Mon bonhomme, c'est cinq sous pour toucher, fais voir la monnaie si tu veux tes verres.

    Certains hommes n'ont vraiment pas froid dans le dos à venir toucher une inconnue, qui plus est armée, peut-être que si j'avais du sang sur mes lames ils me respecteraient un peu plus. J'y penserai la prochaine fois, à faire un assassinat plus en contact.
    ©️clever love.
    Mishva des Lances-de-Sang
    Admin
    Mishva des Lances-de-Sang
    Messages : 55
    Date d'inscription : 13/11/2018
    Re: Après le contrat [Libre/Ouvert] Mar 11 Déc 2018 - 19:32
    Zut, zut, et zut. Je détestais ça, mais on ne m’avait pas laissé le temps de protester. On m’avait donné rendez-vous dans une fichue taverne. Bien entendu, les gens qui fréquentaient ce genre de lieux étaient en général de gaies personnes, toujours prêtes à faire la fête et à partager un instant de discussion. Mais c’était là aussi que l’excès d’alcool amenait aux bagarres. Et si je ne condamnais pas ceux qui abusaient de la boisson, je fuyais la violence comme... je n’ai même pas d’exemple de ce qui est pire que la brutalité ! Ah, j’espérais que le renseignement qu’on me devait est de qualité. Bon ! Un peu de calme, ce n’était pas à mon habitude de m’inquiéter, mais tout de même. !

    Allez, au fond, c’est deux scénarios possibles... « Soit je récupère l’information et je me sauve, soit je consomme un petit peu et je discute après avoir obtenu mon renseignement, puis je m’en vais. Dans tous les cas, je n’allais pas y traîner. De toute façon, Kentrô est une ville paisible, non ?
    — Tu dis, l’ami ? »
    Un vieil homme souriant m’adressait la parole. Je compris assez vite que j’avais pensé à haute voix. « Non, non, pardon ! Je parlais pour moi.
    — Ah. Tu ne m’as pas l’air de savoir bien où tu vas, ça fait trois fois que tu repasses dans cette rue. Tu cherches à semer quelqu’un ou quoi ?
    — Non, non ! En fait, euh...
    — Tu t’es fait un pote, l’ancêtre ? »
    Cet irrévérencieux surnom m’embêtait surtout pour celui qui en était appelé. Je vis dans les secondes qui suivirent de jeunes adultes qui embrassaient chaleureusement celui qui m’avait interpellé. Cela déclencha chez moi un sourire irrépressible. Je m’inquiétais pour rien. Kentrô était une ville calme, après tout. L’homme, occupé à discuter avec les nouveaux arrivants, m’avait sorti de ma torpeur, et je traversai à nouveau la ville sans reprendre mes divagations d’inquiétude, afin d’arriver à la taverne au plus vite.

    Je préférai donc, en guise de substitut à la crainte, la fascination pour la capitale de l’Empire. Cette ville, que j’avais vue mille fois, semblait en perpétuel mouvement. Les rues s’ornaient en permanence de végétation, et c’était un constat loin d’être fantaisiste lorsque l’on parlait d’« une cité aux douze visages ». À l’opposé de La Forge, ville mécanique au possible, où résonnait un vacarme incessant (et les images de l’attentat d’il y a 13 ans...), il émanait de Kentrô un murmure agréable, une constante agitation où des voix se mêlaient, des éclats de rire aux pleurs, mais sans bruit dissonant. J’étais définitivement amoureux des gens, quelle que soit leur race. Je doute que les Nains les plus chauvins préfèrent au tintement du marteau de l’artisan une voix humaine, aussi douce soit-elle. Après une heure de marche joyeuse et subjuguée (et peu rapide), j’arrivai à la taverne où j’avais rendez-vous. À priori, l’informateur était déjà à l’intérieur, et avait annoncé sa présence au patron.


    Bon, il fallait se lancer. Je franchis la piteuse entrée, d’ailleurs pas vraiment conçue pour les Centaures ! Souvent considéré comme petit et maigrichon par mes semblables, j’avais raclé les bords de la porte en entrant. Bien que je n’aie pas abîmé cette dernière, mon arrivée avait été bruyante, même pour une taverne. « Alors le cheval, ça passe pas ? me lança un homme qui avait déjà dépassé ce qu’il pouvait supporter d’alcool, comme ses camarades d’ailleurs.
    — Viens-y, t’es le bienvenu !
    — Seulement s’il paye des bières, j’dirais plutôt.
    — Et moi, je crois que je n’ai pas envie de voir un Centaure ici. »
    La dernière remarque me glaça le sang. Elle venait du fond de la salle, d’une voix qui semblait suffisamment sobre. Après quelques excuses bafouillées, je m’approchai du patron sans risquer le moindre regard dans la direction de la menace. Le propriétaire m’indiqua mon informateur... qui se situait inopportunément dans les mêmes parages que l’auteur de la provocation qui m’avait accueillie. M’asseyant face à celui qui m’avait sollicité, je souris de manière crispée. La situation était certes tendue, mais celui qui devait me renseigner était sans doute la personne la plus éloignée de l’archétype de l’espion : c’était un grand bonhomme, habillé d’un vêtement de laine rouge, souriant et extraverti. « Ravi de vous rencontrer ! On m’a beaucoup parlé de vous, votre quête pour la paix tout ça ! Alors, ça avance, grand filou ?
    — Le grand filou va nous donner sa bourse, ou sa vie, et puis le camarade avec. »
    L’agresseur qui m’avait souhaité une glaciale bienvenue était désormais tout à fait visible, tandis que lui et son complice nous menaçaient avec des couteaux. La transaction fut vite faite, mon « camarade » de table comme moi ne sachant pas le moins du monde nous défendre : nous vidâmes nos poches jusqu’à ce que les voleurs en aient assez. Cette extorsion se faisait à la vue de tous, sans réaction apparente de la salle, ni du patron.

    Reprenant mon calme, satisfait d’être venu avec une petite bourse « de sécurité », précisément au cas où j’en viendrais à me faire agresser, je restais positif en remarquant que les détrousseurs ne s’étaient pas attaqués à ma panoplie. Retournant à une autre table, plus loin de nous, les voleurs commandèrent effrontément deux consommations en nous les dédiant. Je ne me sentais même pas humilié, trop content d’avoir sauvé ma vie. C’était sans doute ce qu’on appelait « l’âge de raison ». Et puis, mon informateur ne semblait pas non plus vouloir de revanche, bien qu’il soit autrement plus paniqué que moi. « Je vous jure que c’est un coin calme cette taverne ! Il ne m’y est... était jamais rien arrivé. J’ai peur désormais. Sauvons-nous.
    — Eh, doucement l’ami. Raconte-moi ici, dis-je en lui tenant le poignet pour qu’il se rasseye. »
    Et l’homme, reprenant peu à peu confiance, ses coups d’œil à travers le bâtiment lui confirmant que les assaillants s’étaient définitivement détournés de nous, me déballa ce qu’il entreprenait. En réalité, il était membre d’Atheika et venait essayer de me convaincre du danger que représentait la religion, quelle qu’elle soit. L’écoutant un peu, j’avais en fait déjà décidé que je n’aiderais pas ce faux pacifiste dans son combat... par contre, il me serait utile pour infiltrer Atheika à Kentrô. Dans l’avenir, j’allais faire l’exact inverse de ce qu’il me demandait : plutôt que de renforcer Atheika dans son combat contre la religion, j’allais essayer de tempérer ses responsables, et de défendre la cohabitation en laquelle je croyais. Vaste entreprise...

    Le flot de paroles que j’écoutais distraitement fut interrompu par l’annonce d’une jeune fille qui offrait une tournée générale. Je choisis un alcool très faible, ce qui me valut une moquerie de mon interlocuteur, qui arguait que le spiritueux savait avoir raison du spirituel, même ceux qui défendaient le contrôle du corps et de l’esprit. Cet homme avait la haine, derrière son sourire. Quelle tristesse. Une atmosphère désagréable s’emparait de la taverne. La boisson avait fait son œuvre : d’une gentille effervescence à mon entrée, on était passé à une beuverie générale, avec un certain nombre de corps dépossédés de leur maîtrise. Mon regard s’orientait sur celle qui avait payé à tous une consommation. Pourquoi, et qui était-elle ? Un homme peu sympathique s’était approché d’elle. Je pris, en prévention, une gomme de force. Je ne pouvais pas laisser un viol se déroulait devant mes yeux, malgré tout. Je n’avais que très rarement joué les héros par la force, peut-être une ou deux fois, et toujours sans punir le coupable, mais si cela se produisait maintenant, je devrais au moins permettre la fuite de la victime (et éventuellement la mienne !).


    Dernière édition par Mishva des Lances-de-Sang le Jeu 13 Déc 2018 - 21:24, édité 1 fois
    Abigaëlle Lewis Desbris
    Abigaëlle Lewis Desbris
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    Date d'inscription : 10/12/2018
    Re: Après le contrat [Libre/Ouvert] Mar 11 Déc 2018 - 21:18


    “ Après le contrat. ”


    Je repoussais alors cet homme en tapotant du doigt ma dague afin de lui faire comprendre que certes, j'étais une belle femme, mais que j'étais aussi du genre à ne pas me laisser faire. Il me donna alors ses cinq sous et arracha une bière au tavernier avant de repartir faire la fête avec quelques personnes autour d'une table. J'avais un peu de peine pour lui, ce grand garçon qui voulait impressionner ses amis, mais je n'avais pas que ça à faire. Je regardais autour de moi et je reconnaissais certains visages tandis que d'autres m'étaient inconnus. Dans mon métier, c'était important de remarquer les choses suspectes, des nouveaux arrivants qui sont armés ou même désarmés, après tout les poisons existent. Il y avait quelques femmes peu vêtues qui accostaient les hommes, souvent elles se faisaient repousser. Ces messieurs aiment les défis, coucher avec une prostituée n'en n'était pas un si ce n'est le défi d'avoir les moyens de payer les services d'une belle femme. Tout le monde pouvait se payer les services d'une femme hideuse, mais une vraie demoiselle, ça non. Il y avait donc aussi des femmes, non pas de joie, mais de véritables fêtardes venues chercher un homme pour leur tenir chaud le temps d'une nuit. Ce sont elles qui attiraient les hommes et je sais que j'ai tendance à être confondu avec ces dames, car j'en ai fait parti et j'en fait toujours un peu parti, mais d'un coté, j'étais dans les deux catégories.

    Mon regard se posa alors sur un centaure, ces êtres intelligents et de ce que j'en savais, sage. Il m'observait depuis quelques minutes et était positionné en face d'un homme qui avait l'air riche. Ils semblaient tous les deux inquiets et je me demandais alors s'il n'y avait pas moyen pour moi de faire fructifier mes talents. Je pris alors mon bock que j'aie bu d'une gorgée avant de me saisir d'une nouvelle pinte de bière et de rejoindre ces deux personnages.

    —Bonsoir messieurs, on profite de la tournée général! Je vois que vous aimez les alcools raffinés. J'aime bien les gens comme vous et quand je dis gens, je ne parle pas de centaure, mais bien de personne qui aime l'alcool raffiné. Après tout quelle différence entre un centaure, un nain ou un humain? Si ce n'est qu'un peu de particularité physique, en soit notre esprit est proche! Enfin bref, je constate que vous m'avez à l’œil. Désolé pour vous, je ne suis pas intéressée par les centaures. N'y voyez pas de mal mon cher ami, je pense que vous auriez du mal à voir votre ami en face passer la nuit avec une centaure.

    Je me rendais compte que j'avais déjà fini mon deuxième verre et que j'étais à jeun. L'alcool me montait donc vite à la tête et je me tournais alors vers le tavernier.

    —Tavernier, de la saucissaille, il fait faim ici! Vous devez avoir faim aussi non? Deux sauciflards qu'on fasse péter nos bides!

    —Deux saucissons pour la dame et ses amis!

    —Ouais j'ai besoin de manger, je sens que l'alcool monte en moi. Je vous en ai pris un aussi, la politesse veut qu'on ne mange pas devant des gens qui eux même ne mangent pas. Du coup, j'avais l'impression que vous étiez un peu embarrassé, vous avez un problème? Peut-être avec deux hommes. Deux hommes qui portent des couteaux sous leur table?

    Je sentais les hommes s'énerver et c'est alors que je tirais ma cape et laisser entrevoir quelques éclats brillants signifiants à ces deux hommes que j'étais bien plus armée qu'eux. Ils virent alors ma dague et mon épée et se ravisèrent.

    —Vous pourriez rendre l'argent de mes amis s'il vous plaît? Après tout, je vous offre à chacun quatre boissons, c'est plus que suffisant pour récupérer la bourse de ces deux messieurs?

    Satisfaite, je leur faisais un grand sourire.
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    Mishva des Lances-de-Sang
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    Mishva des Lances-de-Sang
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    Re: Après le contrat [Libre/Ouvert] Ven 14 Déc 2018 - 15:39
    La jeune adulte qui dilapidait son argent avait écarté l’inconvenant lourdaud qui en voulait à son corps : point positif. Point négatif : elle avait dirigé son attention sur moi et mon prosélyte acolyte. Je pensais en avoir assez vu dans cette taverne. Racketté, poussé à la violence contre la religion, qu’allait-il m’arriver maintenant ? « Tavernier, de la saucissaille, il fait faim ici ! »

    Bon, malgré ses manières de rustre, elle ne semblait pas vouloir nous causer d’ennuis supplémentaires. Elle attirait pourtant la curiosité de ceux qui n’avaient pas encore roulé sous la table. « Merci, mademoiselle, mais pourrions-nous rester loin du centre de l’attention ? dis-je avec un grand sourire. » L’informateur, à nouveau mis en alerte par cette approche peu subtile, guetta la table des agresseurs avec une appréhension palpable, transpirante même. Il me sembla qu’il trembla encore lorsque notre amphitryon de vingt ans s’adressa aux deux brigands. Elle voulait récupérer nos bourses. C’en était trop, j’intervins. « Non ! Nous avons donné nos bourses de plein gré, sans chercher même à riposter.
    — Mais, qu’est-ce que ? s’étouffa l’athéike détroussé également.
    — Je refuse que l’on me défende. Écoutez-moi bien, tous. J’ai 62 ans. C’est un âge auquel je pourrais déjà être mort. J’ai voué ma vie à la paix. Je me suis fait prendre une bourse, certes, mais j’ai préservé mon intégrité physique. Alors on ne va pas ajouter de la violence à la violence, nous en avons tous déjà trop vu ! Petite, je t’interdis de leur reprendre notre argent. »
    Aux yeux de tous, je m’approchai des détrousseurs. Je saisis ma bourse volée, et la posai sur la table, face à lui. « Il y a 15 deniers dans cette bourse. C’est relativement conséquent, n’est-ce pas ? Eh bien ! Je t’achète un renseignement. J’en propose... quinze deniers. Qui es-tu, d’où viens-tu ? Est-ce par cupidité ou par difficulté que tu en es réduit à voler ?
    — Je ne parle pas aux chevaux. Abruti.
    — Bon, j’achète ma vie alors. Voilà dix deniers. C’est dommage que nous n’ayons pas pu faire meilleure affaire. »
    Pour sûr, la virilité du malfrat était sauve. Peu importait mon honneur, j’espérais tout de même que l’homme se montrerait plus souple que cela. J’avais récupéré une partie de ma bourse, mais surtout évité toute violence supplémentaire. C’était comme si un froid avait été jeté dans la taverne. J’enjoins tranquillement mon informateur à sortir, et lui tendis mes cinq deniers. Puis je quittai à mon tour les lieux, frottant à nouveau entre l’encadrement de la porte. À tout casser, cinq personnes sobres nous virent sortir et avaient compris ce qui s’était passé.

    « Vieux fou, et mon argent ? Je détenais une bourse conséquente, moi ! Soixante deniers gaspillés ! Pourquoi n’avez vous pas voulu récupérer mes sous, c’était possible !
    — Mrrbl la vie, marmonnai-je, légèrement agacé.
    — Comment ?
    — Tu as acheté ta vie. Pouvais-tu seulement te défendre ? Si tu veux, tu peux aller risquer ta vie pour soixante deniers. Si tu te balades avec tant d’argent pour aller dans une taverne rencontrer un inconnu, la somme perdue ne doit pas représenter tant pour toi. »
    Fâché, l’homme partit à travers les rues de Kentrô en me maudissant. J’avais raté une affaire ! Certes, je m’étais débarrassé d’un athée pour le moins vindicatif, mais je ne pourrais pas rencontrer les membres éminents d’Atheika à Kentrô de si tôt. Zut.

    Avant de m’éloigner trop de la taverne, j’avais quelque chose à faire. Me plaçant simplement à l’entrée, claquant des sabots, j’envoyais un remerciement à la fille qui avait voulu nous aider, accompagné d’un grand sourire. N’attendant pas de savoir si elle sortirait ou non du bâtiment, je lançai tout de même un petit rouleau de papier avec mon nom et ma qualité. Elle était un peu jeune et immature, certes, sans compter qu’elle n’avait pas l’air bercée de douceur et de tendresse, mais chaque contact pouvait s’avérer important dans ce qui était ma dernière quête : la paix des peuples.
    Abigaëlle Lewis Desbris
    Abigaëlle Lewis Desbris
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    Date d'inscription : 10/12/2018
    Re: Après le contrat [Libre/Ouvert] Ven 14 Déc 2018 - 16:07


    “ Après le contrat. ”


    Surprise de la réaction du centaure, je fis un pas en arrière et j'assistais à la scène dans un calme plat afin de ne rien laisser paraître de ma peur. Bien qu'armée, un centaure et trois hommes n'étaient pas un combat à ma hauteur. Il me fallait donc jouer sur le bluff. Je le regardais crier sur les deux voleurs et reprendre une partie de sa monnaie avant de filer avec son compagnon. Le tavernier me regardait étrangement ne sachant pas s'il lui fallait m'apporter mes saucissons ou pas.

    Une fois le centaure et l'autre homme dehors, je m'approchais des deux voleurs et sortie ma dague discrètement que je pointais vers l'entre-jambe du plus proche. Il sentit alors la pointe contre son trésor et je le regardais alors dans les yeux.

    —Toi, t'as gâché ma soirée avec ton ami. Tu connais peut-être le nom d'Adélaïde Wyndon Brie. Si c'est le cas, tu sais que toi et ton confrère feriez mieux de me donner ce qu'il vous reste de votre vol. Je n'aime pas les hommes couards et encore moins ceux qui font des distinctions dans les races intelligentes, surtout envers les centaures qui ont bien à vous apprendre si vous voulez mon avis. Alors les bourses sur la table et tes "bourses" resteront là où elles sont.

    Je le voyais hésiter à prendre son couteau, mais la pression de ma lame perça son pantalon ce qui l'arrêta aussi tôt. Il souffla alors à ton partenaire :

    —Vas y file lui!

    Son partenaire posa la bourse sur la table tandis que je me levais. La main droite toujours armée et la gauche rangeait l'argent à ma ceinture. Lorsque je m'étais assez éloignée d'eux, je rengaina ma dague et je m'approchais alors du comptoir où je vis le tavernier me souriant de façon un peu gênante.

    —Désolée du grabuge, enfin tu me connais... Du coup je prends les saucissons et je laisse quatre deniers ici pour payer les boissons ça ira?

    —C'est plus que suffisant Johanna, reviens nous voir quand tu veux.

    —C'est dans mes plans.

    Je vis alors le rouleau de papier et me dirigeais vers la sortie. Je vis alors ce grand centaure, bien plus impressionnant à l'extérieur que dans la taverne. Je l'observais d'égal à égal sans baisser les yeux la main sur la ceinture à chercher quelques pièces.

    —Bonsoir centaure, je m'appelle Alyssa et voici vos deniers dérobés. Je suis grandement désolée de l'attitude des hommes dans cet établissement. Ce n'est pas toujours facile de s'y intégrer, surtout pour un centaure. Il y aura toujours quelques horribles malandrins pour vous rappeler que vous n'êtes pas né ici. Sachez que votre lieu de naissance m'importe peu nous sommes nés sur le même monde et de ce fait nous sommes amis. Veuillez accepter ce saucisson, il n'est pas coutume de dîner devant une personne qui n'a rien à avaler.

    Je lui tendais alors un de mes saucissons et ses pièces que j'avais récupéré.

    —Puis-je vous demander votre nom et pourquoi vous êtes vous arrêté dans une taverne si sombre en cette soirée?

    Je commençais alors à couper mon saucisson avec un de mes couteaux avant d'en avaler une tranche.
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    Mishva des Lances-de-Sang
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    Mishva des Lances-de-Sang
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    Date d'inscription : 13/11/2018
    Re: Après le contrat [Libre/Ouvert] Dim 23 Déc 2018 - 12:00
    « Bonsoir centaure, je m’appelle Alyssa et voici vos deniers dérobés. Je suis grandement désolée de l’attitude des hommes dans cet établissement. Ce n’est pas toujours facile de s’y intégrer, surtout pour un centaure. Il y aura toujours quelques horribles malandrins pour vous rappeler que vous n’êtes pas né ici. Sachez que votre lieu de naissance m’importe peu, nous sommes nés sur le même monde et de ce fait nous sommes amis. Veuillez accepter ce saucisson, il n’est pas coutume de dîner devant une personne qui n’a rien à avaler.
    — Ravi de voir que tu n’as pas de souci avec les Centaures. Il me semble bien que ce soit l’avis général à Kentrô, mais quelques-uns ont sans doute reçu une éducation qui ne nous mettait pas en place d’honneur. Ces gens-là ne sont pas à combattre. Il faut leur parler, leur expliquer. »
    Je pris un petit morceau de saucisson. Sans excès. Les Centaures, de par leur constitution, ne digéraient pas très bien la viande. Les plus carnivores de mes semblables mourraient jeunes.

    « Puis-je vous demander votre nom et pourquoi vous êtes-vous arrêté dans une taverne si sombre en cette soirée ?
    — Je venais travailler pour la paix. L’homme que tu as vu avec moi est d’Atheika, cela te dit-il quelque chose ? J’aimerais enjoindre le mouvement à ne pas combattre les gens, seulement les institutions abusives. »
    Je soufflais un peu, souriant à la jeune fille.
    « J’ai perdu ma soirée. Mon complice était assez... virulent à l’égard des religieux. Beaucoup trop. Puis nous avons ajouté de la violence à la violence. Quant à mon nom, je préfère ne pas faire ma publicité avec les incidents du jour, excuse-moi. De surcroît, il me semble qu’Alyssa n’est pas vraiment le tien. Est-ce que je me trompe ? Mon prénom est Mishva. »
    Mishva était un nom assez répandu chez les Centaures. Je n’étais peut-être même pas le plus éminent, mon prénom était hérité de celui d’un grand révolutionnaire ! Sans compter qu’une jeune fille de 21 ans versée dans la violence ne s’était sans doute pas intéressée à mon parcours.

    Espérant néanmoins vivre des choses plus positives à Kentrô, je pris congé de la prétendue Alyssa, non sans lui donner quelques derniers mots.
    « Tu cherches de l’argent l’amie, pas vrai ? Est-ce que tu peux me montrer tous les lieux les plus vivants de la ville que tu connais ? Je ne suis pas venu depuis longtemps, et je n’ai plus assez de contacts ici. Tu seras grassement payée, de quoi te faire annuler toute tâche prévue demain. Si tu es disponible, réveille-moi. »

    Sans lui offrir la moindre occasion de réponse, je partis en lui laissant les deniers qu’elle m’avait récupérés et mon adresse, celle d’un ami qui vivait près de la grande place. Bien entendu, je dormirais dans l’abri extérieur, mais avant de me coucher je racontai ma soirée à mon hôte.
    « Tu crois que tu vas la convaincre sans avoir utilisé les herbes de persuasion ?
    — J’espère bien. Les jeunes courent après l’argent, non ?
    — Nous n’étions pas tout à fait comme ça, Mishva.
    — Bien entendu, mais nous avons souvent travaillé pour financer ce que nous faisions. Souviens-t’en ! Bon, il se fait tard. Est-ce que je peux te charger de vendre ces préparations pour moi ? C’est simplement pour pouvoir assurer que mon séjour à Kentrô ne soit pas une ruine financière. Je n’ai pas besoin que cela soit rentable, tu peux prendre 30 ou 40 % des ventes si tu veux.
    — Mishva ! J’ai vieilli aussi, j’ai des économies. 10 % seront amplement suffisants.
    — Bonne nuit, vieux fou, dis-je avec une bise affectueuse à ce camarade rencontré il y a plus de 30 ans. »
    Il était l’heure de dormir...
    Abigaëlle Lewis Desbris
    Abigaëlle Lewis Desbris
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    Date d'inscription : 10/12/2018
    Re: Après le contrat [Libre/Ouvert] Dim 30 Déc 2018 - 17:10


    “ Après le contrat. ”


    J'écoutais le centaure me donner les raisons de sa visite dans cette taverne si peu accueillante pour les nouveaux venus. Il m'expliquait donc qu'il travaillait pour la paix ce qui me valut un haussement de sourcil. Un centaure qui fait de la politique, comme cela était cocasse. Cependant, la manière, avec laquelle je comptais faire ma place dans l'ombre d'un gouvernement, n'était certainement pas en accord avec ses idéaux. Cela ne voulait pas forcément dire que je serai ennemi avec lui, néanmoins, il serait difficile d'en faire un allié proche, mais bon qui sait? Il avait l'air d'avoir des contacts après tout même si ce dit contact n'avait pas l'air fiable.
    Il me dit alors qu'il avait un travail pour moi demain, celui de guide et il me lança l'argent que je lui avais récupéré ce qui me laissait penser qu'il n'en voulait vraiment pas, il me donna alors l'adresse à laquelle je devrais le retrouver et s'en alla tandis que je lisais ce papier. J'avais beau regardé autour de moi, il n'était plus là et je n'avais pas envie de le chercher. Ayant encore faim, je me dirigeais vers un marchand et pris un rôti que j'enveloppais dans un linge propre avant de revenir à ma demeure.
    Arrivant chez moi, je fis chauffer de l'eau pour mon bain. Je mangeais alors mon rôti accompagné de quelques légumes frais avant de nettoyer mes vêtements et de cirer mon cuir. J'affûtais mes lames nue au milieu de mon salon sentant le froid des lames sur la peau de mes mains et je les déposais alors sur ma table. J'accrochais alors mes vêtements de tissus humide sur un fil et je pris alors l'eau que j'avais fait chauffer afin de la mettre dans une baignoire que je finissais de remplir afin d'avoir une eau chaude mais non pas bouillante et je m'allongeais alors dedans. Je repensais à ce centaure, Mishva. J'avais l'impression qu'il me prenait pour une pauvre jeune femme qui cherchait par tous les moyens à gagner un peu d'argent pour vivre. Il avait touché mon honneur et je refusais de me laisser faire, je viendrai et je lui montrerai qui je suis vraiment.
    Je sortais alors de mon bain et je m'habillais d'une tunique de lin et j'allais me coucher afin de me lever à la première heure le lendemain.

    Le soleil se levait et j'enfilais alors mes habits en cuir ainsi sur mes lames et ma cape et je quittais mon foyer avant de rejoindre la dite adresse. Je parcourais les rues de Kentro et j'arrivais alors au lieu de rendez-vous. Je vis alors Mishva qui se reposait dans un abri hors de la résidence et je lui jetais alors ses pièces.

    —C'est ton argent pas le mien, je l'ai récupéré pour toi. Si tu crois vraiment que j'en ai besoin, regarde donc où tu dors. J'ai ma maison, ma baignoire et mon propre lit, des draps en soie et des vêtements en lin. Ne viens pas croire que je suis une pauvre petite fille à la recherche d'une pièce pour souper le soir. Ce que je cherche, c'est des contacts, car c'est par les connaissances que l'on se rend puissant dans ce monde. Je te rends service et tu payes, mais ton paiement ne se fera pas en piécette de monnaie. J'attends de toi autre chose... des noms. Des gens qui ont besoin de service spéciaux. En attendant, je peux te faire visiter la ville si tu le souhaites, il y a en effet, des lieux vivants dans lesquels tu seras le bienvenu contrairement à cette taverne d'hier soir. Si j'étais toi, j'oublierais le nom de ton contact. S'il te voulait vraiment du bien, il ne t'aurait jamais donné rendez-vous dans ce lieu.

    Je le regardais de haut, l'air indifférente. Je l'étais. Après tout, il n'était pas tout à fait le genre de personne avec qui je voulais collaborer, mais tant pis, il fallait bien un début.
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    Mishva des Lances-de-Sang
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    Re: Après le contrat [Libre/Ouvert] Jeu 3 Jan 2019 - 21:36
    De vagues cris me parvinrent aux oreilles, avant même l’ouverture de mes yeux. La jeune fille de la veille vint me secouer du lit, apparemment mécontente. Elle était choquée de mon indifférence à l’écart de mes pièces volées, et avait osé penser que je la prenais pour une miséreuse.

    « Doucement l’amie. J’ai connu un humain fort religieux, qui ne parlait pas avant le milieu de la matinée. Le réveil et la lumière levante s’opposent à l’agitation, réservée au soleil descendant de l’après-midi et du soir. Oh, je ne crois pas que tu vives dans la pauvreté. Par contre, ta source de revenus m’intrigue un peu. Quant à moi, je persévère dans la tradition des Centaures. As-tu déjà vu un cheval dormir dans un lit ? Si d’autres, prétendument raffinés, ont adopté les coutumes humaines, je préfère me reposer à l’air libre. Ce n’est pas une fierté de race, plutôt une exigence de simplicité. »
    Pause. Ma réveilleuse (de circonstance) des aurores (enfin... de l’aube montante) ne voulait pas d’argent pour me faire découvrir la ville, mais des relations. Soit.
    « Voilà le programme alors. Un matin des mains, une après-midi de l’esprit. Nous visiterons quelques artisans de tous genres ce matin, des ateliers nains et des officines centauriques. Tu constateras, j’espère, que c’est extrêmement agréable et que cela permet de s’apaiser pour la journée. Autour du zénith, à l’heure où l’on se restaure, tu m’emmèneras voir les individus les plus uniques que tu connais. Je veux pouvoir saluer des personnes que je ne croiserai nulle part ailleurs, tant personne ne leur ressemblera. OK ? »
    Après un souffle, je repris ma demande.
    « Après cela, nous irons rendre visite à des Centaures révolutionnaires. Tu vas y rencontrer des gens aussi virulents qu’engagés, ça va te plaire : ils aiment la bagarre, indiquai-je avec un sourire malicieux, pas même amer.
    — Puis nous irons participer au débat du groupe de la vigne. Ce sera une jolie découverte si tu n’as pas encore appréhendé les traditions de notre peuple à sabots. Là-bas, j’aurais besoin d’un moment seul à seul avec un ami. Enfin, dans la soirée, tu me présenteras les personnes les plus puissantes que tu connais ici. Si à midi tu m’auras introduit à des artisans de qualité, des magiciens de génie ou que sais-je encore, ce soir c’est la fine fleur de l’élite de Kentrô que je veux voir. Je te donnerais des noms équivalents, tu ne seras pas flouée. Amène-moi un prince, je te montre un roi. »

    Je ruai à l’intérieur, puis revins vite, les bras chargés de nourriture. Offrant avec un large sourire un assortiment de fruits et de fromages à mon interlocutrice, j’ajoutai que notre possible escapade était à prendre complètement ou à laisser, à moins qu’elle n’ait quelques ajustements à faire, et encore ceux-ci devraient-ils se montrer légers. En fait, elle avait déjà demandé beaucoup en transformant le prix pécuniaire en achat de patronymes.

    Je me trouvais désormais dans l’expectative. Mon programme s’appliquerait avec ou sans elle, mais si elle choisissait de ne pas m’accompagner, je perdais peut-être une précieuse occasion de rencontrer du monde pour la paix.
    Abigaëlle Lewis Desbris
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    Re: Après le contrat [Libre/Ouvert] Mer 9 Jan 2019 - 12:47


    “ Après le contrat. ”


    J'écoutais la demande du centaure avec attention, grande attention. Je ne ratais aucun détail de ce qu'il disait et surtout pas celui sur la source de mes revenus. Mishva est une personne perspicace et curieuse, tout comme moi. Je ne préférais rien dire pour l'instant. On ne révèle pas au premier venu que notre métier a pour but d'assassiner, surtout pour quelqu'un qui prône la paix.

    Il voulait donc rencontrer des artisans, de bons artisans. Cela tombait bien, j'en connaissais, des artisans plus ou moins bon, plus ou moins agréable et qui sentent plus ou moins la sueur. Je devais justement en voir obtenir un nouvel équipement quasiment indispensable. Il voulait ensuite que l'on déjeune. Cela me permettra d'en apprendre plus sur lui et en retour, il en apprendra plus sur moi.

    Pour le reste de la journée, il veut m'emmener dans une discussion de centaure pour en apprendre plus sur eux. C'est aussi une occasion pour récolter quelques noms. Les noms, c'est ce qu'il y a de plus précieux dans mon métier, c'est à la fois un potentiel client, mais aussi une potentielle cible. Le plus gros problème lorsque l'on a un contrat à accomplir, c'est d'apprendre qui est notre cible, physiquement sans l'approcher et sans émettre de soupçons.

    Enfin, le soir, il veut rencontrer des personnes importantes? Je connais bien deux ou trois nobles ainsi que certains professeurs ou bourgeois. J'espère que ça fera l'affaire, s'il peut en retour me présenter des personnes dignes d'intérêt, je serai alors ravie.

    Il entra à l'intérieur de la demeure devant laquelle il dormit et revint alors les bras chargés de fruits et de laitages. Il m'en proposa et je pris alors une pêche que j'inspectais afin de voir la moindre trace de déchirure ou piqûre sur la peau afin d'être sûr qu'aucun poison n'ait pu être injecté en elle. Une fois la vérification finit, je la frottais alors sur mon cuir afin de la nettoyer un peu et toujours pour disperser du potentiel poison sur la peau et enfin, je croquais dedans et savourais son jus sucré.

    —Merci pour le petit-déjeuner, dis-je en jetant le noyau un peu plus loin. Donc tu veux voir des artisans, ça tombe plutôt bien, je devais en voir un ce matin. Un nain, il travaille le cuir comme personne et je voulais lui demander le prix pour un objet magique. Je peux aussi te présenter un alchimiste, expert en potion. Mais ceux qui le connaissent vraiment savent qu'il est surtout réputé pour ses poisons et antidotes. Enfin, si tu veux avoir l'air riche, je connais l'un des meilleurs couturiers de Kentro et l'avantage, c'est qu'il ne fait pas payer si cher que ça. La qualité n'est pas celle que l'on peut espérer chez un couturier noble, mais on s'en approche vraiment. C'est plus que suffisant pour entrer dans des soirées sophistiquées.

    Je m'assis alors sur le sol et je commençais à jouer avec une pièce de monnaie dans ma main droite, je la faisais rouler entre mes doigts afin de toujours entraîner ma dextérité et je repris alors:

    —Lorsque le soleil sera au plus haut, il me faudra alors savoir, quel genre de repas tu voudras. Enfin, on est encore loin d'y être donc rien ne sert de se presser.

    Je réfléchissais alors aux individus uniques que je connaissais. Certains noms me venaient alors en tête.

    —Je connais un homme. Il a plus ou moins la même profession que moi. Enfin il y a quand même des différences notables, mais dans le milieu, on nous appelle des hommes à tout faire ou mercenaire. Il fait des choses que je ne fais pas et je fais des choses qu'il ne fait pas. Les visites de ville par exemple. Mais si tu cherches un homme pour te protéger lors de voyage, il est l'homme pour. Tu as peut-être des doutes comme ça, mais tu comprendras en le voyant. Je connais aussi un contrebandier. Tu recherches une pierre rare? Il l'a. Un animal? Il l'a. Un vase antique? Il l'a. Il peut tout avoir si tu as le prix qu'il demande. Enfin je connais un chasseur capable de traquer n'importe quel être vivant, terrestre ou céleste.

    Je passais alors la pièce dans mon autre main pour jouer et je continuais:

    —Enfin, je connais quelques nobles de Kentro ainsi que certains professeurs d'université. Je n'ai pas plus à te proposer ici, si je cherche des noms, c'est aussi pour connaître plus de ces hommes. Enfin bref, tu es intéressé par mon programme?

    Je fis alors sauter ma pièce avant de l'attraper avec ma main gauche et de regarder Mishva.
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    Dernière édition par Abigaëlle Lewis Desbris le Mer 13 Fév 2019 - 17:17, édité 1 fois
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    Re: Après le contrat [Libre/Ouvert] Mer 13 Fév 2019 - 11:30
    Comme m’éveillant d’un long sommeil, j’étais plein d’énergie. Accompagné de centaures exaltés, j’aurais pu me laisser aller à des débordements de paroles. Mais restons sérieux, je suis avec une jeune humaine. Non pas que je fasse de différence entre humains et centaures, LOIN de là. Mais restons un minimum présentable. Nous avons vu plus tôt que quelques humains faisaient la différence entre nos races. Et n’allons pas leur donner d’arguments. C’est la stratégie du mur lisse. Toujours est-il que...

    « En route ! Allez, allez, allez. T’as bien mangé, bien joué ? On y va. Premier arrêt : la forge. Non, pas la ville. Viens ! »
    Qu’elle me suive ou pas, je m’étais mis en route. Quelques instants plus tard, je me trouvai face à la forge de Kentrô. Quartier vert et peu urbanisé comme le reste de la ville, il était attenant à d’autres quartiers d’artisans. Ici, on travaillait le fer bien sûr, mais des humains et des centaures avaient aussi la part belle. Un peu comme dans mon regretté atelier de Qul-Bard (une larme m’échappa), on partageait les savoirs, et l’on travaillait le tissu, la poterie ou encore le bois.
    « Eh, tu me suis Alyssa ? Regarde, cela te fera rire ! ». Me tournant vers le doyen des lieux, un nain qui avait dû laisser pousser sa barbe cent ans durant, je demandai : « qu’est-ce qui rassemble le textile, la poterie, la menuiserie et le travail du fer ? C’est étrange...
    — Ici, toutes ces choses sont incassables, me répondit-il comme attendu. »
    Commença la démonstration : le nain posa une armure d’apparat au sol, et appela quelques artisans, qui, armés de multiples masses, frappèrent de concert l’armure... qui se déforma légèrement, mais un tel traitement était assez rare, il faut le dire. Ensuite, on me tendit un couteau, et l’on m’invita à déchirer un capuchon. J’essayai de toute ardeur, et le couteau s’abîma plus vite que l’étoffe. Un centaure surenchérit, et jeta un vase de céramique en l’air. Après le rebond de celui-ci, puis un piétinement en bonne et dûe forme, il fallut reconnaître la résistance du vase qui n’avait pas cédé. En dernier lieu, on mit le feu à une armoire massive, d’ailleurs entourée de paille. La paille brûla entièrement avant que l’armoire ne soit touchée par les flammes.
    « Nous concevons des objets indestructibles, qu’en penses-tu l’ami ? Je t’explique. L’armure est blindée et pourtant légère, cela grâce à un alliage savamment dosé de matériaux. L’étoffe est renforcée avec des plantes tropicales, directement venues de Tab Hâ, puis on la traite pour qu’elle ne soit pas urticante. Le vase, lui, est renforcé de fer : quoi de plus idiot que de faire tomber un vase et de le voir en mille morceaux ? Nous protégeons nos acheteurs de ce désagrément. Le bois, enfin... est enchanté par notre ami humain, qui eut une première vie à la protection des foules, spécialité incendies. Pas mal hein ? »
    J’attendis la réaction d’Alyssa, avant de lui lancer : « à toi de me montrer quelque chose !
    Abigaëlle Lewis Desbris
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    Re: Après le contrat [Libre/Ouvert] Mer 13 Fév 2019 - 17:17


    “ Après le contrat. ”


    Il semblait pressé, très pressé. Il ne cessait de marcher en d'un endroit à l'autre sans même prendre la peine d'étudier son environnement. Je n'étais pas comme lui, j'étais différente, j'ai grandi dans un monde différent. Je ne pouvais m'empêcher de regarder à droite ou à gauche, observer le regard des gens. Sont-ils agressifs? Représentent-ils un danger? Est-ce qu'il y a des gens qui haïssent les centaures dans les environs? Est-ce qu'un homme me suit après avoir remarqué les courbes de mon corps? Tant de détails que j'ai appris à percevoir qui ne semble même pas effleurer son esprit.

    Il s'arrêta alors, intrigué par un nain à l'échoppe bien remplit. Des tas de choses sont en expositions, de la poterie, des armes, armures, vêtements ou même simplement des décorations. Selon le nain, ses objets sont exceptionnelles, car indestructible et force est de constater qu'il ne ment pas. Son armure ne faillit pas, son tissu ne se tranche pas, son vase ne brisa pas et son armoire en bois massif ne brûla pas non plus. Le nain semblait fier de lui et fanfaronné en expliquant la qualité de ses produits.

    C'est alors que mon compagnon me demanda alors ce que j'en pensais.

    —Si tu veux mon avis ces objets sont pour la plupart inutiles. Une armure indestructible? C'est une question de physique, un choc est amorti lorsqu'un objet se déforme pour l'encaisser. Essaye donc de frapper sur du sable humide, tu verras que ton marteau s'enfoncera avant de perdre tout sa puissance. Si ton armure est aussi rigide, le premier coup contondant venu, tu mourras. Si ce n'est pas l'armure qui prend le choc, ce sera ton torse, c'est inutile et ça attire les débutants. C'est pour ce genre de chose que les débutants restent des débutants, car ils ne survivent pas assez pour atteindre le prochain palier qui est celui du professionnel. Quant à la capuche, qui dit capuche dit protection de la pluie. Cependant les gens qui doivent se protéger de la pluie sont ceux qui travaillent en extérieur, un travail qui parfois blesse et à ce moment-là, on est bien content de pouvoir déchirer un bout de tissu pour faire un bandage ou bien une attelle. Je n'ai rien contre le vase ou l'armoire, mais ces vêtements n'ont aucun sens.

    Je voyais le nain devenir rouge et c'est alors que je pointais vers une autre direction.

    —Suis-moi, je vais te montrer un nain qui sait fabriquer du matériel de professionnel.

    Je me dirigeais alors un peu plus à l'est et j'arrivais alors, suivis de Mishva, d'un bâtiment noir. J'ouvrais la porte et entrais à l'intérieur.

    —Voilà un vrai fabricant d'objet. Bien sûr, les prix sont élevés, mais la qualité qu'on y trouve, c'est pas si cher payé. Dis moi Magni, combien tu me ferais payer pour une sacoche sans fond?

    Il me montra alors ses dix doigts.

    —Je t'en achète un dès que tu en as un.

    Je le voyais alors quitter la pièce pour chercher et je murmurais alors pour que seul Mishva m'entende : "Il est muet."
    Il revint alors avec une sacoche qu'il me donna tandis que je lui jetais une bourse de dix deniers.

    —Merci, si tu savais depuis le temps que j'en rêvais!

    Il me répondit avec un sourire et quelques signes d'amitié.

    —Dis-moi, mon ami ici présent voulait rencontrer quelqu'un d'extraordinaire. J'ai pensé à toi, tu pourrais lui faire une démonstration? Il était content de voir une armure indestructible de Boring. Je peux essayer ce torse afin de lui montrer?

    Je le voyais me faire un signe d'approbation tout en souriant. J'enfilais alors l'armure de torse pour femme qui était sur un mannequin et je voyais alors le forgeron s'équiper d'une immense masse en acier. Il fit alors un tour sur lui-même pour prendre de l'élan avant de me frapper en plein torse avec celui-ci. J'eus alors le souffle coupé, je mis un genou au sol avant de me relever. L'armure avait un choc qui se répara de lui-même tout seul. J'enlevais alors ce torse et le remis sur son mannequin avant de regarder Mishva.

    —Vois-tu, avec l'armure indestructible de Boring, j'aurai eu toutes les cottes broyées et je serai morte à tes pieds. Avec l'armure souple de Magni, j'ai simplement eu le souffle coupé. En plus, elle se répare toute seule et donc, elle est aussi indestructible. Voici la forge de Magni, un forgeron de légende. Peu de personnes connaissent ses œuvres, son atelier a toujours la porte close, il est reculé et ses prix sont élevés. En attendant, c'est le meilleur de tout Kentro. J'aimerai beaucoup acheter cette armure, elle a d'ailleurs été faite pour moi, c'est une commande que j'ai fais il y a bien longtemps. Magni me l'a forgée avant même que je ne la paye, car il sait que je n'ai qu'une parole. Il me la donnera le jour où j'aurai mes douze aurums. Nous allons te laisser Magni, j'imagine que tu as encore beaucoup de travail à faire. Bonne journée à toi mon ami.

    Nous quittons alors la boutique du nain et je testais alors ma nouvelle sacoche. Je pouvais déjà y mettre mes armes à l'intérieur et je n'avais même pas utilisé une dixième de sa taille.

    —Je peux maintenant t'emmener voir un couturier. Rien de magique, c'est juste que ses étoffes sont magnifiques ainsi que ses vêtements. J'espère que tu n'es pas déçu de cette journée?
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    Scapion Ivaar Coleus
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    Re: Après le contrat [Libre/Ouvert] Jeu 14 Fév 2019 - 1:34
    Les journées de repos sont les véritables plaies de notre société. Cette pensée me venait de mon père et par le Grand, il avait raison. Tout en avalant la collation préparée par Miranda, jeune domestique entrée récemment au service de notre famille, je parcourais avec une gourmandise similaire les lignes d'un traité philosophique. Il y était question de politique et de morale. Un regard fugace à l'imposante pendule sur pied de la salle à manger m'informa qu'il était temps de me rendre en ville faire quelques achats. Plus tôt dans la journée, ma chère et tendre Ariane m'avait demandé de récupérer en son nom une commande de couture. Je fis sonner la domesticité. Miranda, vêtue de son habituelle tenue de service, se présenta pour débarrasser la table. Tout en me redressant, j'attrapais mon grand manteau obscur et me préparais à affronter les interminables ruelles de Kentrô. Ariane m'attendait dans l'entrée. Dans un sourire attendri, je lui dis :

    — Je serai de retour en fin de journée ma tendre amie.
    — Je compte sur vous pour ne pas oublier ma commande. Répondit-elle dans un rictus similaire.
    — Bien entendu.

    Et ce fut sur ces mots que j'entrepris d'ouvrir l'imposante porte en bois sculpté de la demeure. Je déambulais désormais d'un pas décidé en direction de la boutique indiquée. Son emplacement m'était tout à fait connu et pour cause, j'y faisais moi même confectionner mes tenues. Partout, des badauds dévorant des yeux les richesses de l'Empire exposées ici et là. Il faut dire que la réputation de terre fertile de la nation n'était pas usurpée. Il faisait bon vivre ici. Ma famille n'était en revanche pas de ceux travaillant la terre. Ils étaient toutes et tous des sculpteurs de l'esprit qui par leurs mots, venaient parfaire tout au long de leur vie leur sculpture dans l'espoir d'inspirer les générations futures. Après quelques dizaines de minutes de marche, j'étais enfin devant la porte de l'échoppe. Habitué des lieux, j'entrai d'un pas décidé et me présentai au comptoir :

    — Professeur Ivaar Coleus. Quel plaisir de vous revoir ici ! Dit le vendeur d'un ton commerçant.
    — Plaisir partagé, mon ami. Je viens récupérer la commande de mon épouse.
    — La commande de votre épouse ... attendez un instant, je crois qu'elle se trouve dans la réserve ...

    L'homme s'éclipsa alors, sortant de mon champs de vision en se faufilant entre deux armoires imposantes. Pendant ce temps, je parcourais d'un regard curieux les nombreuses tenues et étoffes exotiques accrochées ci et là. Leur texture aurait fait chavirer le coeur de n'importe quelle princesse étrangère en un instant. J'étais particulièrement fier d'appartenir à l'Empire, notamment pour les prouesses de ses artisans. Mon attention se porta sur un magnifique manteau vert impérial rehaussé de nombreuses dorures. Je me perdis alors en contemplation, inspiré par la profondeur de la couleur et la majesté de l'or.
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